En surfant sur des sites consacrés au rock progressif, j¹ai découvert un groupe hors du commun : Carmen. Il s¹agit probablement de l'un des groupes de progressif les plus originaux. Grâce à leurs influences diverses, ces musiciens extrêmement talentueux ont mis au point un subtil mélange de flamenco et de progressif !
Ce groupe avait tout pour réussir, et à l¹heure actuelle, il semble avoir été totalement oublié… Les albums, qui ne sont plus édités, sont d'ailleurs introuvables (difficilement en tous cas, sur ebay par exemple).
J¹ai réussi à entrer en contact avec David Clark Allen, le leader de ce groupe qui m¹a aidé à collecter quelques informations afin de faire (re)découvrir ce groupe à un maximum de fans de rock progressif !
L¹histoire de Carmen débute aux Etats-Unis en 1970. David Clark Allen, jeune guitariste chanteur ainsi que 6 autres membres se réunissent afin de former le groupe. En 1973, celui-ci est réduit à 5 membres et se rend à Londres afin d¹y chercher une maison de disques.
Le groupe est composé de :
David Clark Allen : chant- guitares Angela Allen : chant, claviers John Glascock : basse Roberto Amaral : chant, percussions Paul Fenton : batterie
Le groupe rencontre Tony Visconti et est presque immédiatement signé. Ils enregistrent un premier album : Fandangos in Space (sorti en 1974)
Contrairement à de nombreux groupes de progressif dont le premier album est une sorte de coup d¹essai, cet album est irréprochable. On y retrouve tous les ingrédients qui rendent ce groupe si original : les influences flamenco, les percussions… Les titres Bulerias, Lonely House ou encore Looking Outside sont de véritables chefs d¹oeuvre.
Ils rencontrent Bowie, Bryan Ferry, Marc Bolan… Bowie les aide d¹ailleurs à promouvoir leur album en les invitant dans son show télévisé : Midnight Special.
Lors de leurs concerts, les membres du groupe font impression avec leur musique énergique et leurs prestations de danses flamenco.
Ils enregistrent un second album qui sort en 1975 : Dancing on a Cold Wind Cet album est considéré comme le meilleur par de nombreux fans. Il s¹agit du plus progressif des trois. La première plage, (Viva Mi Sevilla), reprise de (Bulerias) est impressionnante, les autres morceaux sont également très intéressants. (Rememberance), titre de près de 24 minutes est une belle démonstration du talent de ces musiciens.
A la fin de l¹enregistrement, ils partent immédiatement en tournée. Ils jouent avec Santana, Blue Oyster Cult, Golden Earring, Rush, Electric Light Orchestra et bien d¹autres… Pendant 3 mois ils font la première partie de Jethro Tull.
En 1976 sort l¹album The Gypsies.
Cet album est le moins original des trois mais on y retrouve de très bons morceaux comme Daybreak, The Gypsies ou encore Siren Of The Sea. A la fin de l¹enregistrement débute une descente aux enfers que rien n¹arrêtera.
« Nous avons signé de nombreux contrats sans consulter un avocat et nous avons été ruinés à la fin de l¹enregistrement de notre 3ème album. L¹accident de notre batteur Paul Fenton qui a endommagé son genou et l¹a empêché de jouer pendant plusieurs années ainsi que le départ de notre manager, ont contribué à la démotivation qui a causé notre séparation ».
John Glascock et Angela Allen (backing vocals sur Too Old to Rock¹n Roll, too Young to Die) ont rejoint Jethro Tull et Roberto Amaral est devenu professeur de flamenco.
David Allen se lance alors dans un nouveau projet, un groupe qui mélange funk et flamenco, celui-ci est pris en charge par Herb Cohen (A titre anecdotique, si vous ne voyez pas qui est Herb Cohen, c¹est notamment le « joueur de caisse enregistreuse » sur American Drinks and Goes Home, sur Absolutely Free de Zappa) mais il ne trouva aucun label… David Allen a ensuite eu de gros problêmes de santé qui ont quelque peu perturbé ses activités, mais il devrait bientôt revenir sur le devant de la scène !